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Stany Delayre : « A Bergerac, on est une grande famille »

Ancien rameur français issu du Sport Nautique de Bergerac, Stany Delayre a participé avec Jérémie Azou aux JO de Londres en 2012 (4e place). Après une blessure au dos en 2013, il devient vice-champion du monde en 2014 et enfin champion du monde en 2015. Nous l’avons rencontré au Sport Nautique de Bergerac où il est désormais entraîneur depuis 2007, pour qu’il nous parle de sa passion.

  • 25 avril 2021
  • 0

Stany, j’ai lu que vous étiez Champion du Monde d’aviron deux fois, vous avez aussi des titres au niveau Européen et vous avez également participé aux Jeux Olympiques de Londres en 2012. En quoi ces titres ont-ils changé votre vie et à quelle échelle ? Est-ce qu’à un moment donné on arrive à ne plus avoir les pieds sur terre ?

 

Non, la chance qu’on a dans l’aviron c’est qu’on est un sport amateur, très peu médiatisé et très peu connu. Cela nous permet de pouvoir garder les pieds sur terre car nous n’avons pas toute la médiatisation autour de nous. Quand on est dans la rue et qu’on sort à Bergerac, bien sur les gens qui suivent l’aviron me reconnaissent, mais cela reste très sympa et très ponctuel. On n’est pas harcelé par les paparazzis, les interviewes etc..

On a une vie et quand on rentre à la maison ou au club, on redevient anonyme et cela est agréable. Cela permet de vivre une vie normale, de pas être embêté. Cela permet aussi de ne pas ou du moins très peu avoir de problème de dopage. On est un sport où il y a très peu d’argent. On ne remplit pas des stades tous les week-end, donc au niveau des partenaires cela est compliqué même si maintenant cela commence à se démocratiser un petit peu. Quand je ramais, pour trouver des partenaires cela était très compliqué parce qu’il n’y avait pas énormément de visibilité et médiatisation.

L’argent, il n’y en a pas beaucoup, pour ne pas dire qu’il n’y en a pas. C’est ridicule comparé à ce qui peut se faire dans certains sports et cela ne nous permet pas de rouler dans des voitures extravagantes, ou d’avoir un train de vie qui va avec. Donc par rapport à tout ca, on garde la tête froide.

 

Mais parfois, vous avez pu au moins avoir la sensation d’être sur un petit nuage, non ?

 

Des fois, avec les résultats, quand on participe aux Jeux Olympiques ou bien quand on ramène des titres de Champion du Monde, c’est sûr qu’on est sur notre petit nuage pendant un petit moment, mais la réalité nous rattrape très vite. On a beau être champion du monde et passer dans Stade 2, le lendemain on est à la maison et personne ne te reconnait. On pratique un sport difficile et ingrat comme le vélo où il faut rester 5h sur sa selle. Nous il fait beau, pleut ou il fait froid, il faut s’entrainer deux fois par jour. Avec la reconnaissance qu’il y a derrière, nous le faisons juste pour nous et la beauté de notre sport. On a des valeurs et des convictions qui nous allient à celui-ci. Nous ne le faisons pas pour l’argent ou la notoriété qu’il y a derrière. On est une discipline comme tous les autres sports amateurs Olympiques qui sont mis en avant tout les 4 ans ou plus ponctuellement sur les Championnats du Monde ou d’Europe quand il y en a, mais sinon c’est tout.

 

 

 

Quel est votre meilleur souvenir sportif ou bien même en tant qu’entraîneur ?

 

C’est difficile parce qu’il y a eu plein de titres et ils ont tous leur histoire (sourire).

Je dirais que ce n’est pas un titre mais une deuxième place que j’ai gagnée en 2012 sur les sélections individuelles. Tous les ans, il y en a pour justement gagner sa place en équipe de France. J’ai donc fait deuxième derrière Jérémie Azou en battant la personne qui était associée à lui l’année d’avant et qui est un ancien champion qui a fait des médailles mondiales, Olympiques etc…

Cette deuxième place m’a permis de monter dans le bateau avec Jérémie en double, d’aller au Jeux Olympiques et d’ensuite avoir l’histoire qu’on a eu derrière : avec cet enchaînement de 37 courses et 36 victoires de 2012 à 2015 sachant que la seule course qu’on perd, on fait vice-champions du monde à neuf centième de secondes. Tout s’est enchaîné, c’était le début de notre histoire et s’il n’y avait pas eu ce résultat-là, il n’y aurait pas eu la suite derrière. Il y a eu d’autres très beaux titres comme Champion du Monde, ça c’est une évidence, mais s’il y a une course que je retiendrais, ce serait celle-ci.

Après, en tant qu’entraîneur je dirais ma première nationale en tant qu’entraîneur en 2008. J’entrainais les huit minimes de Bergerac et je ramais toujours en même temps. C’était ma première médaille, ils étaient sur le podium et moi je pleurais à côté c’était rigolo !! (rires) Ce sont de bons souvenirs mais il y en tellement que c’est difficile de faire un choix.

 

Vous êtes entraîneur depuis 2007. Quelle est la chose qui vous plait le plus dans ce rôle ?

 

Ce qui est plaisant c’est de partager sa passion. D’essayer de leur faire ressentir ce que moi j’ai ressenti quand ça allait très bien, la sensation de glisse, de vitesse ou de faire corps avec son bateau. C’est ce qu’on essaie de ressentir en général. Le partage de cette passion est important, mais aussi de les faire évoluer. Ils arrivent enfants, adolescents, et c’est des diamants bruts. Il faut les façonner et essayé d’en sortir un beau diamant bien poli qui vaut encore plus que quand il est arrivé. Cette évolution-là, grandir avec eux c’est rigolo parce que justement les minimes que j’avais entrainés en 2008, j’ai continué de les entraîner en 2010 où ils sont de nouveau allés chercher le titre de champion de France en huit. En 2012, ils ont été champions de France en Huit junior, et après quand ils sont passé séniors, j’ai eu la chance de pouvoir ramer avec eux et de ramener une médaille.  Ce sont des jeunes que j’ai vu arriver tout petits et avec qui j’ai pu partager des courses et des médailles nationales par la suite. C’était génial de pouvoir vivre cela. A Bergerac on est une grande famille et on s’attache les uns aux autres. C’est toujours agréable de les voir grandir et s’envoler dans les équipes de France ou en tant qu’individu dans leur vie professionnelle.

 

Pourriez-vous nous « décrire » une journée type d’un rameur de haut niveau, si ça existe ?

Si je dois prendre un journée type, ça serait en stage par exemple où l’on ne fait que ça. Il s’agit de deux entraînements par jour. On se lève vers 7 h avec un petit réveil musculaire de 30 minutes. Ensuite, on va prendre le petit déjeuner avant d’aller sur l’eau vers 8h45 au plus tard. Nous enchaînons un petit peu. La séance en elle-même n’est pas très longue, on en a pour 1H45 effective de rame, mais ce qui est long c’est surtout de mettre le bateau à l’eau, le débrief et les étirements. Ensuite on va manger avant notre sieste. Puis la deuxième séance arrive. Ce n’est pas forcément sur un bateau, on peut aussi aller faire du vélo pendant 3h ou des séances de musculation pendant 2h30. On finit par de la récupération. Ces stages sont très rythmés entre le réveil musculaire, la sortie, le repas, la sieste et les débriefs avec le coach. Il y a toujours des choses à faire (rire).
Pour les entraînements à la maison, c’est pareil. Moi, j’ai toujours travaillé à côté. Le double projet sportif et professionnel est très important pour la fédération. Tout d’abord au niveau scolaire, il peut y avoir la possibilité de dédoubler des années d’étude supérieure pour mener à bien son projet sportif et professionnel. Et après, quand on est dans le monde du travail, il peut y avoir des conventions d’insertion professionnelle qui sont montées entre le sportif, le département et la ville. La fédération donne de l’argent à l’employeur de l’athlète. En l’occurrence pour moi, c’était le club puis par la suite la mairie de Bergerac. Cela permet aux sportifs de se détacher 50 à 100 % de leur temps pour s’entraîner ou pour aller en compétition. Il y a une contrepartie financière pour que celle-ci puisse embaucher un vacataire et qu’elle ne perde pas d’argent du fait de ne pas avoir cette personne qui travaille. La SNCF, RATP ou l’armée ont des contrats d’image qui mettent en avant l’entreprise. Nous, en tant qu’athlète, nous pouvons nous entraîner sereinement sur une année classique où l’on enchaîne 150 à 200 jours de stages par an. Ce qui est d’autant plus intéressant lorsque notre carrière est terminée. On ne se retrouve pas sans rien, on a une formation professionnelle, on a un emploi. Ce qui nous permet de tourner la page et ne pas se retrouver sans rien. Faire du sport de haut niveau prend du temps et on ne pense pas forcément à l’après. La voie professionnelle est plus facilement tracée. Il y a beaucoup de sports où les sportifs n’ont pas cette chance là.

 

Pour terminer, est-ce que vous avez des objectifs personnels ou professionnels dont vous pourriez nous parler ?

Je suis toujours entraîneur, mais plus pour trop longtemps. Dans le sens où j’ai monté mon entreprise pour vendre des bateaux d’aviron. J’ai été contacté par un fabricant italien. Il y a deux leaders mondiaux partout dans le monde, les Allemands et les Italiens.
Ce sont les bateaux blancs et bleus sur lesquels j’ai ramé toute ma carrière internationale. Ils m’ont contacté pour relancer le marché français. J’ai trouvé ça super intéressant. J’ai sauté sur l’occasion et j’ai monté mon entreprise. Donc je fais ça depuis deux ans. Et le but, c’est de laisser le club un petit peu derrière moi et du coup, me donner à fond dans mon entreprise pour développer ce marché là. Je retrouve aussi du partage dans ce domaine-là. Même si ce n’est pas en tant qu’entraîneur, c’est avec le matériel et je chercherai à proposer le meilleur matériel pour les clubs ou les particuliers. Ça serait toujours sur les compétitions, les bassins, j’échangerais toujours avec les gens et resterai dans ce milieu-là. Par contre, je souhaiterais rester proche du club, non pas pour entraîner, mais pour la recherche de partenaires pour le club.

 

 

Propos recueillis pas Morgane DUBOST

 

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